Pourquoi avoir choisi une entreprise de l’ESS plutôt qu’une association ?
J’ai démarré l’activité de massage en m’adressant d’abord aux particuliers qui pouvaient faire un don directement aux associations que je soutenais via une page JustGiving. Le principe était super, je n’étais qu’une intermédiaire et les dons allaient directement aux associations que je soutenais. Mais quand j’ai décidé de m’adresser aux entreprises, il a fallu que je réfléchisse au statut à donner à Human on a Mission pour pouvoir facturer.
Les limites de l’association Loi 1901
D’abord mon regard s’est tourné vers l’associatif. Après tout, j’envisageais ce projet sur un an et je souhaitais que la quasi totalité des fonds levés par les massages en entreprise soient redistribués directement aux associations qui offrent des soins vétérinaires gratuits aux animaux de travail. En creusant il est apparu assez évident que j’allais probablement me heurter à plusieurs problèmes dans l’avenir, étant plutôt très ambitieuse par rapport aux objectifs que je me suis fixée pour aider ces animaux.
Une association a tout à fait la possibilité d’avoir une activité commerciale mais elle doit rester accessoire. Si les recettes lucratives dépassent 76 679 euros elles sont soumises à déclaration et à imposition.
Aussi, pour lever le plus de fonds possible je me suis tournée vers les entreprises comme public cible car développer une clientèle de particuliers est beaucoup plus long et fastidieux. Mon métier, avant de me lancer dans ce projet fou, est la vente de logiciel. J’ai voulu capitaliser sur mes compétences commerciales en BtoB pour lever le plus rapidement possible des fonds pour les assos tout en proposant un cercle vertueux pour tous. Les salariés, les entreprises, les animaux.
En creusant un peu plus les limites de la structure associative il y avait justement le fait qu’une asso ne puisse pas concurrencer les entreprises sur deux points : le prix et la publicité.
Le prix ne peut être le même que celui proposé par des entreprises. Il doit être nettement inférieur pour ne pas venir concurrencer le marché. Premier point bloquant pour moi qui souhaite lever des fonds pour les redistribuer. Si les prix étaient nettement inférieurs à ceux du marché, comment aider les animaux ? L’action n’aurait pas été vaine mais aurait eu beaucoup moins d’impact.
La publicité s’entend ici par opération de communication, terme qui est bien large et dont il était difficile pour moi de dessiner les contours. On parle de pub payante, de communication sur les réseaux sociaux, de relation presse ? Toujours est-il que la communication ne doit pas s’apparenter à de la publicité commerciale destinée à s’adresser à un public identique à celui des entreprises du secteur concurrentiel.
A ce stade, il m’est apparu que bien que la finalité de l’association soit de financer des projets associatifs partout dans le monde et que sa gestion était désintéressée, le choix de l’association Loi 1901 n’était peut être pas optimal.
Mon regard s’est donc porté sur les entreprises commerciales de l’économie sociale et solidaire.

Le choix d’une entreprise de l’ESS (économie sociale et solidaire)
Après de nombreuses heures de recherche sur Internet, mon attention s’est portée vers la possibilité de créer une entreprise de l’ESS.
Le point clé ici pour moi était de pouvoir avoir une activité commerciale sans avoir à me fixer de limites en terme de chiffre d’affaire tout en redistribuant le maximum de bénéfices possible aux associations.
J’ai aimé les grands principes de l’ESS (solidarité, coopération, démocratie, primauté de l’humain sur le profit) qui permettent d’entreprendre en conciliant activité économique et utilité sociale.
L’objectif principal n’est pas le profit mais l’impact positif sur la société. Le mode de gouvernance doit être participatif, il doit impliquer plusieurs parties prenantes comme les salariés, les partenaires, etc. Les décisions ne sont donc pas uniquement basées sur le capital.
Les bénéfices sont majoritairement réinvestis pour l’objet social de l’entreprise ce qui veut dire qu’il n’y a pas de distribution massive de dividendes aux actionnaires.
Enfin, la lucrativité est limitée dans le sens où les bénéfices doivent être utilisés pour le développement de l’entreprise et son impact social.
C’est donc comme ça que j’ai entrepris les démarches pour créer une SASU de l’ESS. Les démarches ne sont pas simples car les statuts de l’entreprise doivent comprendre un certains nombre d’articles relatifs aux objectifs d’utilité sociale, à la raison d’être de la société et à la gouvernance, à la répartition des bénéfices. Les sociétés comme LegalPlace, Indy, Dougs Compta ne pourront pas vous aider sur la rédaction des statuts ni même pour la partie comptabilité. Ce sont des services qu’ils n’offrent pas encore car trop spécifiques. Et je dois dire que trouver les infos sur quelles structures peuvent vous accompagner à la fois sur la rédaction des statuts mais ensuite sur la comptabilité n’est pas simple.
Je partagerai mes bonnes adresses dans un prochain article car aujourd’hui j’en suis toujours au stade de dénicher les bons acteurs.
J’espère que cet article vous aura éclairé sur les raisons du choix de création d’une entreprise de l’Economie Sociale et Solidaire.
Je suis convaincue qu’ensemble nous allons faire de grandes choses. Déjà, apporter détente et relaxation aux équipes qui travaillent dur chaque jour pour faire avancer les missions de vos entreprises et en ce faisant, apporter des soins vétérinaires gratuits aux animaux de travail. L’impact va bien au delà de l’animal aidé car il aide les personnes qui dépendent directement du travail de ces animaux.